Un mot sur l'agrivoltaïsme

Été 2025

Au début du Xxème siècle, environ 30% de la surface des exploitations agricoles françaises étaient consacrés à l'énergie... produisant le fourrage pour les animaux de trait.

Aujourd’hui, 620 000 hectares de la Surface agricole utile (SAU) du pays sont déjà consacrés à la production de biocarburants, soit plus de 2 % de la SAU nationale (27 millions d’hectares).

Pourtant, le rendement énergétique de ces cultures reste très faible : un hectare de colza permet de parcourir 32 000 km en véhicule thermique, contre 5 millions de kilomètres pour un hectare de panneaux photovoltaïques alimentant un véhicule électrique.

Au-delà des toitures agricoles qui se déploient depuis une vingtaine d’années, l’agrivoltaïsme est déjà une réalité dans une trentaine de systèmes agricoles comme la viticulture, l’arboriculture, l’élevage ovin ou bovin, l’horticulture, l’aquaculture, le maraîchage, les grandes cultures, etc.

Les objectifs nationaux 2050 restent modestes : consacrer 100-200 000 ha pour des projets d’agrivoltaïsme (soit moins de 1% de la SAU française). L’impact en termes d’électricité locale et renouvelable serait par contre majeur : autour de 20% de la consommation annuelle nationale.

L’agrivoltaïsme, outre sa contribution à la transition énergétique, a la capacité d’apporter de réels avantages à notre agriculture, notamment sur l’adaptation au changement climatique, la protection contre les aléas ou l’amélioration du bien-être animal.

Une solution concrète pour concilier souverainetés alimentaire & énergétique.

Soleil du Midi a souvent été pionnière quant aux énergies renouvelables. Nos premiers parcs hébergeant des ovins datent de 2011 dans le Tarn. Nos premières réflexions sur l’agrivoltaïsme remontent à 2018 lorsque nous avons entamé une réflexion avec l’Ecole d’ingénieurs de Purpan (Toulouse) pour étudier l’influence des panneaux solaires sur différents types de cultures (céréales, élevage et maraîchage), en partenariat avec la coopérative d’intérêt collectif SOLAGRO , bien connue en France.

En 2019 un projet pilote a démarré avec un groupe d’étudiants de l’école d’ingénieurs ENSEEIHT (Toulouse) et le soutien de l’ENSAT (« Agro-Toulouse »). Il s’agissait d’améliorer le taux de fertilité dans un élevage ovins du Tarn (Puybégon) et de réduire la consommation de foin. Après bien des péripéties, le premier parc agrisolaire villageois et coopératif (via les sociétaires d’Enercoop Midi-Pyrénées) fut inauguré fin 2024.

Notre volonté demeure de penser avec intelligence le mariage de l’agriculture et du solaire, en partant du projet agricole et comme toujours, en restant bien en phase avec le territoire.